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lundi 13 avril 2015

Lancement d'un premier album pour le groupe "Masson Stomp"



Ils sont tout juste revenus de New Orleans où ils ont enregistré leur album. Masson pour la rue Masson à Montréal, Stomp pour un célèbre pas de danse swing, le groupe Masson Stomp œuvre dans le jazz swing des années 20 à 40, dans le Style New Orleans d’alors, tout en y ajoutant une touche Montréalaise avec des compositions originales. Ils sont cinq : Jean-Sébastien Leblanc à la clarinette et à la voix, Jeff Moseley à la guitare, Mathieu Roberge à la contrebasse, Frédéric Lapointe à la batterie et Samuel Voyer au piano. J’ai interviewé Frédéric au Café Lézard, endroit où les musiciens se produisent tous les dimanches ou presque.

Le groupe

Crédit photo: Catherine Aboumrad
Ça a commencé en 2010 Café Lézard sur la rue Masson. Il y avait déjà Jean-Sébastien, Samuel, (ainsi que deux autres musiciens, Julie Houle et Dominic Desjardins qui ont quitté depuis). En 2010, je venais d’aménager dans le quartier, je suis allé au Café Lézard, j’ai croisé Samuel que je connaissais de l’université. J’ai été invité ensuite à jouer la semaine suivante, je fais partie du groupe depuis. Au début, on jouait surtout durant l’été, puis ça a arrêté. Plus tard, j’ai rappelé  Jean-Sébastien et Samuel pour se produire plus régulièrement. Mathieu s’est joint au même moment et Jeff s’est joint plus tard.



L'album

En 2012, Jeff, Jean-Sébastien et moi  avons effectué un premier voyage à New Orleans. On est allé faire un genre de pèlerinage, on s'y est fait des contacts. Nous étions toujours à la recherche d'une direction pour le groupe. Est-ce qu’on continue à faire des "standards", ou on fait un projet. Petit à petit,  l'idée d’un album enregistré à New Orleans a germée et se concrétise maintenant.

Le Concept

C’est complètement New Orleans, on part des standards de jazz 1920-1940 auxquels on amène une signature différente en y incluant nos compositions. Plusieurs de ces compositions partent  des structures harmoniques de ces standards et on trouve de nouvelles mélodies. On est allé puiser à la base, à la racine du jazz. On a composé dans l’esprit de l’époque. On recherchait un son traditionnel particulier, mais en tenant compte de nos expériences personnelles comme musiciens de Montréal. 

À New Orleans

Nous avons utilisé les contacts que  nous nous étions faits dans le passé lors de notre premier voyage dont James Singleton, un célèbre contrebassiste de jazz que nous apprécions beaucoup. Nous lui avons demandé s’il connaissait des endroits à New Orleans pour enregistrer. Il nous a envoyé toute l’information. Le Music Shed Studio était l’un de ces studios, près du quartier français, très accessible. Nous les avons contactés et retenus.

Nous avons séjourné au United Saints qui a été créé suite aux ouragans de Katrina, à New Orleans, pour les gens qui n’avaient plus de logement. Ça a servi ensuite de maison pour les bénévoles qui sont venus pour la reconstruction de la ville. C’est devenu un Bed & Breakfast. C’était un beau voyage, une belle expérience, un bel enregistrement.

L'enregistrement

Au début, c’est la prise de son. Un technicien fait le setup avant nous, mais tout le monde doit se placer, dans certains cas choisir ses instruments. Le studio était bien équipé, ils fournissaient batteries, piano, orgue, tout un arsenal de micros et amplis de guitare. Jean-Sébastien a amené sa clarinette et Jeff sa guitare. Il a fallu louer la contrebasse là-bas. Ensuite, on fait les tests de son, la balance de son, c’est déjà un bon 4-5 heures.

Tous les instruments sont enregistrés en même temps, c’est la manière de faire en jazz. On était séparé, chacun dans notre pièce. Mais chacun avait un visuel sur l’autre. Seuls le pianiste et le guitariste étaient ensemble dans la même salle.

Le mixage permet l’ajustement des niveaux du son des instruments. Lors de l’enregistrement,  comme chacun est dans une pièce différente, un instrument peut avoir  été enregistré plus fort qu’un autre. Il faut régler les niveaux et faire les corrections. Si un instrument sonne moins bien à un moment donné, on peut enlever cette note-là

Le mastering s'est fait au « Small Mastering Studio » à Montréal par Bernard Slobodian. Le mastering, c’est le blend final de tout. Après un mixage, tout sonne quand même assez bien, mais puisque que ça a été enregistré dans plusieurs espaces différents, il faut tout ramener ensemble, égaliser les fréquences, les hautes, les basses, que l'on n’entend pas bien au mixage, mais qui viennent ajouter une couleur et une richesse supplémentaire. La différence entre A et B est vraiment flagrante. 

La pochette

Crédit photo: Catherine Aboumrad
La pochette est conceptualisée par Orazio Fantini, un bon ami à nous qui est graphiste, pianiste aussi. Jean-Sébastien et moi avons fait le choix des photos. Orazio a eu les bonnes idées au niveau technique et a conçu le graphisme. Une des photos de l’album a été prise par Catherine Aboumrad qui a aussi pris les photos du site web. Une des photos viens des archives de Montréal, il y a également une photo de notre voyage à New Orleans, prise par Jean-Sébastien. 

Le lancement

Il y aura deux lancements. Le 1er lancement aura lieu le 24 avril au lion d’or dans le cadre des soirées Speakeasy Electro Swing, Ils organisent des soirées à tous les mois, notre clarinettiste Jean-Sébastien en fait partie. Le concept est  très dansant, très party. Ça se veut un lancement festif, les gens vont danser, c’est un party, on ne va pas jouer nos balades, mais nos pièces dansantes. 

Le  2e lancement plus officiel sera pour les gens qui veulent vraiment écouter la musique. Il aura lieu la semaine suivante,  au Upstairs, le 30 avril prochain.

L'album est disponible sur Bandcamp en cliquant sur le liens suivant:

https://massonstomp.bandcamp.com

Vous pouvez également vous procurer l'album auprès des musiciens lors des prestations au Café Lézard.

Pour plus d'information, vous pouvez consulter le site web du groupe:


Prochains shows / prestations

Le 2  juillet - Festival de Jazz de Montréal - Place Confort TD - 19h

Le 3 juillet - Festival de Jazz de Montréal - Place Confort TD - 17h et 19h

Le 6 juillet - Boisbriand - Parc Claude-Jasmin - 19h30

Le 7 juillet - Montréal - coin St-Sulpice/Notre-Dame, 12h

Le 17 juillet - Sherbrooke

Le 24 juillet - Chambly

Le 13 août - Trois-Rivière, Borealis - 17h

Et tous les dimanches à 19h au Café Lézard sur Masson!


mercredi 20 août 2014

Jean-Sébastien Leblanc, clarinettiste

Quel était le nom de l'instrument du soliste virtuose et leader de Big Band, de celui que l'on surnommait le roi du swing dans les années 40 et 50, qui fut à la tête d'une des formations ayant eu le plus de succès de l'histoire du jazz et dont aucune faculté de jazz au Québec n'enseigne aujourd'hui l'usage? Vous aurez bien compris, je parlais de la clarinette et de Benny Goodman. En effet, la clarinette figurait de façon proéminente dans plusieurs orchestres swing et de jazz traditionnels. La question que je vous pose est celle-ci: combien y-a-t-il de clarinettiste de jazz au Québec? En fait, on peut les compter sur les doigts d'une seule main. J'en ai rencontré un: Jean-Sébastien Leblanc. Le Café Lézard sur Masson, endroit sympathique bien connu et résidence permanente du groupe Masson Stomp dont fait partie Jean-Sébastien semblait être un lieu tout indiqué pour le rencontrer.

Qu'est-ce qui t'a incité à devenir musicien?

Crédit photo: Renaud Kasma
Au secondaire, ma prof de musique était une super motivatrice. Elle m'a proposé de participer au festival des harmonies de Sherbrooke. J'ai participé et j'ai vraiment aimé ça. Il fallait présenter une pièce devant public. En secondaire 2 je me suis lancé assidument dans la pratique. Je n'avais pas de cours privé, j'étais autodidacte. J'ai participé au concours en secondaire 2 et j'ai gagné le festival, ce qui m'a donné une bourse pour aller dans un camp musical. C'était une révélation pour moi. Ensuite chaque année je participais au festival, je gagnais une bourse et j'allais au camp. En secondaire 5, j'ai fais le choix d'aller étudier en musique.
 
Jazz ou classique? Il faut choisir...

J'ai fais mon DEC au cégep de Sherbrooke en clarinette jazz et classique. Ça m'a posé un dilemme à la fin de mon cégep à savoir ce que je devais faire: étudier en classique ou en jazz.  J'ai fais les auditions  en classique et en jazz et j'ai été accepté dans les deux. Finalement, j'ai choisi le jazz. Je ne l'ai jamais regretté, car mon dada dans la vie c'est l'improvisation. J'ai donc un baccalauréat en interprétation jazz à l'Université de Montréal, ainsi qu'une maîtrise en interprétation. 

Lors de ton cheminement, y-a-t-il eu un professeur ou un musicien qui t'a particulièrement marqué? 

Robert Marcel Lepage est celui qui m'a le plus marqué. Il m'a découvert un peu par hasard, dans un atelier d'improvisation. Puis il s'est mis à m'engager sur des de musiques de film, des spots. Nous avons discutés de mes projets un peu "flyés" d'improvisation contemporaine. Il m'a fait comprendre qu'on peut présenter tout ce qu'on veut aux gens, tant qu'on les prend par la main. On peut par exemple faire accepter à des dames de 70 ans, du free jazz contemporain, et qu'elles soient contentes et exclamatives à la fin. Je suis un peu un "outsider", je n'ai pas eu de prof de clarinette jazz étant donné qu'il n'y en a pas, au Québec. Même si j'ai un parcours académique, il y a beaucoup de choses que j'ai dû développer de façon autodidacte. À ce jour je suis le seul clarinettiste de jazz qui ait fini l'Université de Montréal. Ils n'en n'ont pas accepté d'autres après moi.
 
La clarinette n'est quand même pas un instrument que l'on voit tous les jours. Est-ce qu'il y a des moments où cela t'a occasionné des aventures particulières ? 
Crédit photo: Renaud Kasma

Je me souviens d'une tournée avec Marco Calliari où on est allé jouer au Festival Bout du Monde en Gaspésie. J'étais en même temps en tournée avec le groupe Gadji-Gadjo. Lors du test de son au Festival, j'ai eu un bris sur ma clarinette; le ressort qui tient une clé ne refermait plus. Le ressort était cassé dans l'oeillet, il m'était impossible de tenter une réparation de fortune. Nous sommes en Gaspésie, il n'y a pas de réparateur de clarinette à proximité. J'ai une inspiration soudaine: un joaillier! J'en trouve un à Gaspé. Sur place, en tentant de sortir le ressort, j'ai cassé  un outil du joaillier. J'étais vraiment mal à l'aise. Le festival a continué à faire des recherches pour moi. Ils ont finalement trouvé quelqu'un qui joue de la clarinette "dans le fin fond d'un rang". Je reçois la clarinette oh, désastre, une clarinette bon marché en très mauvais état. Je n'avais pas le choix, c'était ça, ou je ne participais pas au spectacle... Je me suis assis avec l'instrument et j'ai tenté de trouver les meilleures alternatives. Je pense que je n'ai jamais autant travaillé pour un concert. Heureusement le public ne s'est rendu compte de rien. À la fin du show j'étais fier. J'ai gardé cette clarinette pour les 4 shows qui restaient à la tournée. J'ai remercié le propriétaire de la clarinette, j'étais content d'en avoir une dans le fond, mais ça n'a pas été facile. On dit qu'un bon instrumentiste est capable de bien faire jouer un mauvais instrument, il faudrait demander au public qui a écouté. Je raconte souvent cette expérience à mes élèves qui croient pratiquer sur une mauvaise clarinette: "Na na nan... j'en ai vu d'autres!"
 
C'est quoi l'improvisation pour toi? 

Crédit photo: Renaud Kasma
Je pense que l'improvisation c'est de l'écoute, de part et d'autres. C'est une réception, une transformation d'informations puis une extériorisation. Il faut apprendre à voir ce qui est pertinent de dire et quand cela vaut la peine de se taire. C'est un partage avec les musiciens qui sont autour de toi qui te fournissent en matière et toi, tu réagis par rapport à cette matière là, tu as tes idées, les autres vont t'en donner de nouvelles. On ne peu pas le savoir d'avance. C'est un travail d'équipe. La 1ère règle pour moi en musique c'est d'avoir du plaisir. La 2e règle que je dis tout le temps, c'est, si vous voulez en faire une carrière, partagez. Un show, c'est un partage avec le public. Les gens viennent pour être divertis, pour qu'il se passe quelque chose.

Est-ce que les gens sont intéressé à apprendre la clarinette jazz?

Je n'ai pas beaucoup d'élève en clarinette jazz, c'est quelque chose à travailler et à développer. Bien que la clarinette ait été l'instrument par excellence du trad jazz et à la base du swing, à partir de l'ère du be-bop, il y a eu un délaissement au profit du saxophone. La clarinette est rendue méconnue. Je me donne comme mission de faire la promotion de l'instrument, ainsi que de la clarinette basse. Les gens apprécient, j'en suis très heureux.

 Comment fais-tu pour te faire connaître?

Je garde à l'esprit qu'il faut être proactif en tout temps. Si t'es chez toi à attendre que le téléphone sonne, ça devient difficile d'en faire une carrière. Ça prend de la visibilité, du "serrage de main", des contacts. Ce n'est pas vrai que seuls les excellents musiciens travaillent. Les musiciens professionnels doivent avoir une bonne attitude. C'est aussi important que la formation.

J'aime partager la musique qui m'intéresse, avec des gens que j'aime, le style de musique importe moins. Si la musique m'inspire, je peux autant jouer du pop, de la musique de film, que du rock. J'ai toujours préconisé la versatilité: Je joue dans 11 formations,  qui vont de la musique traditionnelle québécoise au jazz en passant par la musique d'improvisation contemporaine. Parfois, je peux être appelé par des artistes de pop  qui ont besoin de clarinette sur leur album. C'est très disparate, et c'est ça que j'aime aussi, ça me permet de pouvoir aller chercher de l'expérience dans d'autres styles, et le bagage que j'ai accumulé me sert énormément.


Vous pourrez voir Jean-Sébastien Leblanc jouer prochainement lors des événements suivants:

Tous les dimanches (ou presque) 19H15 Masson Stomp - Montréal, Café Lézard (sur Masson)

été 2015:

27 juin, minuit, l'Astral, Speakeasy Électroswing
30 juin, 18H, Club Jazz Casino Place SNC-Lavalin, Early Jazz Band
30 juin, 20H, Club Jazz Casino Place SNC-Lavalin, Early Jazz Band
30 juin, minuit, l'Astral, Speakeasy Électroswing
1 juillet, 16H, Lounge Heineken, Early Jazz Band
1 juillet, 19H, Devant le Complexe Desjardins, Early Jazz Band
2 juillet, 19H, Place Confort TD, Masson Stomp
3 juillet, 17H, Place Confort TD, Masson Stomp (NOUVELLE HEURE)
3 juillet, 19H, Place Confort TD, Masson Stomp
4 juillet, 13H, Place des Festivals, Early Jazz Band (+Swing Riot)
4 juillet, 14H10, Place des Festivals, Early Jazz Band (+Swing Riot)
5 juillet, 23H, Bleury Bar à Vinyle, Série Jazz Composer

7 juillet Masson Stomp - Coin St-Sulpice / Notre-Dame - 12h30
9 juillet Early Jazz Band - Parc Baldwin 17h30
15 juillet Duo Leblanc-Voyer - Parc Baldwin 17h30
21 juillet Early Jazz Band - Parc Baldwin 17h30
22 juillet Duo Leblanc-Voyer - Parc Baldwin 17h30


 
Voici la vidéo promotionnelle du groupe Masson Stomp:
 


Voici d'autres liens vers différents groupes dont Jean-Sébastien fait partie: