lundi 18 février 2019

Marie-Ève Lamonde, animatrice et coordonnatrice à la programmation musicale à Radio Classique

J'ai d'abord connu Marie-Ève Lamonde comme ''audiofille'' au Salon de l'Audio de Montréal en 2018. Marie-Ève est non seulement animatrice à Radio Classique, mais également responsable de la programmation musicale de toute la station. Comment en arrive-t-on à un métier aussi extraordinaire? J'ai rencontré Marie-Ève directement dans les bureaux de Radio Classique pour le savoir.

Marie-Ève a toujours écouté la radio ainsi que tous les genres de musique. Elle a suivi une formation. Elle a suivi une formation en rédaction et communication à l'Université de Sherbrooke. Elle a ensuite entreprit une formation en art dramatique à l’Université de Moncton, puis effectué des cours de radio à Québec et Montmagny. Elle a fait un stage puis travaillé à la station de radio des Escoumins CHME 94,9 où elle a appris à travailler avec les instruments de la station, à faire du journalisme, à participer aux conférences de presse, à faire de la rédaction publicitaire. Elle a ensuite travaillé pour la radio de Montmagny CFEL 102,1 où elle était animatrice, journaliste, rédactrice publicitaire et productrice d'enregistrements.


Quelques années plus tard, elle fut engagée à Radio-Classique à Québec à l'animation et au volet art et spectacle, où elle effectuait de la critique de spectacles et la réalisation d'entrevues avec les artistes. Au bout de 5 ans, elle fut rapatriée à Montréal où on lui a donné sa chance d’être responsable de la programmation classique pour une des émissions.

Car en radio, il y a des règles à suivre, on ne peut simplement mettre la musique que l'on veut! Il faut prendre les paramètres et les respecter, c'est à dire :

Choisir la musique selon le son de la station, habituer l’oreille des gens, respecter la vision du directeur artistique, déterminer ce que le public peut vouloir entendre. À l'antenne de Radio Classique, l'animation est en quelque sorte une forme d'accompagnement de l'auditeur, une façon de le préparer à la musique, d'habituer son oreille d'auditeur. C'est une station où les gens veulent écouter de la musique pour se détendre, parfois durant des heures, l'animation est au service de la musique.

Marie-Ève Lamonde examinant l'un des nombreux cd
de la collection de la station.
 En 10 ans chez Radio Classique, Marie-Ève est devenue peu à peu responsable de la programmation musicale de toute la station autant à Montréal qu’à Québec.

Ce que Marie-Ève aime le plus dans son travail? C'est d'avoir accès à toutes les musiques qu’elle veut, pouvoir écouter ce qu’elle veut (principalement en classique et en jazz) et être payée pour le faire, avoir accès à toutes ces découvertes musicales, et toujours en  apprendre de plus en plus sur la musique.



Vous pouvez écouter Marie-Ève Lamonde le samedi et le dimanche de 14h à 17h sur les ondes de Radio-Classique, 99,5 FM à Montréal et 92,7 à Québec.









vendredi 21 décembre 2018

Passion du disque vinyle (Québec), une communauté Facebook en effervescence!

Des groupes Facebook, il y en a tout pleins! Des groupes sur les disques vinyles en français au Québec, il y en a beaucoup moins! Mais "Passion du disque vinyle (Québec) " est géré par un passionné et se démarque par son aspect "communauté" .

Éric Guyon et Camille Nepveu
Éric Guyon a parti ce groupe le 25 avril 2016. Il voulait créer un endroit où les passionnés de disques pourraient échanger sur tout ce qui concerne les vinyles, où la vente ne serait pas la priorité, mais présente au second plan, comme une manière de partager et de faire circuler la musique et où tous les échanges se dérouleraient dans le respect. Il voulait un groupe qui s'adresse à tout le monde, où chacun se sentirait bienvenue, autant homme que femme et peu importe l'âge des participants. Un groupe où l'on peut parler autant de la qualité des disques écoutés, des découvertes, des décors, de la façon de nettoyer les disques, des meubles, des systèmes de son, d'ambiance, de lecture, de ce que l'on boit quand on écoute un disque, un lieu d'échange quoi! (et ce peu importe le style de musique écoutée.) Un lieu où l'on partage ses joies et ses passions.

Éric est lui-même un être passionné et qui d'autre qu'un passionné pour transmettre ses passions? (Et entre passionnés, on se reconnaît!!) C'est ça qui est unique dans ce groupe, cette passion, ce non jugement, cette joie! C'est toujours un plaisir d'aller sur son Facebook à tous les matins pour voir quel disque surprise Éric a à nous proposer aujourd'hui et quelle découverte on va faire! Le groupe est un endroit où venir se détendre et mettre le stress du quotidien de côté.

Le groupe a beaucoup de succès et compte près de 6000 membres au moment d'écrire ces lignes. J'ai pu personnellement constater l'influence de ce groupe Facebook sur les ventes de disques au Québec. Il y a deux mois par exemple, un membre du groupe y a parlé d'un disque rare et moins d'une heure plus tard, un de nos disquaires québécois avait vendu ses 4 copies restantes!

Bien que cette "Communauté Facebook" soit l'idée d'Éric, il a su s'entourer d'une équipe d'extraordinaires modérateurs. Il a d'ailleurs réalisé l'entrevue avec une de ceux-ci, Camille Nepveu, une des plus ancienne membre du groupe et qui a permis tout au long de l'entrevue d'apporter certaines précisions sur le fonctionnement interne du groupe. Cette équipe s'assure que tous les échanges se déroulent dans le respect. Voici ces modérateurs : Camille Nepveu, Karine Rose, Pierre Gagné, Mathieu D'Amours, Serge Blanchette, Yanique Martin, Lucie Kechichian et Dominique Cloutier.

Le groupe organise une fois par année  des rencontres ayant normalement lieu au Pub West Shefford et Vinyle Chope, rencontres où les passionnés du groupes peuvent se rencontrer en personne autour d'un verre.

Et bien sûr, le lien vers cette super communauté : Passion du disque vinyle (Québec) !

Et vous, qu'aimez-vous dans ce groupe? J'attends vos commentaires. Continue de transmettre ta passion Éric!

jeudi 6 septembre 2018

Sarah Tremblay et Michel Plante, quand la passion rythme l'industrie de l'audio

L'hiver dernier, j'ai vu circuler dans les milieux audiophiles une annonce indiquant : Audiofilles recherchées pour le Salon de l'Audio de Montréal 2018.
La salle ''Audiofilles'' du ''Salon Audio de Montréal'' 2018
(Photo par Mélanie Landry)
Cette annonce est venue me chercher, moi qui adore écouter de la musique sur un bon système de son, mais qui connais très peu de femmes qui s'intéressent au sujet! J'ai contacté les organisateurs, Michel Plante et Sarah Tremblay et j'ai eu la chance de participer à l'aventure. L'idée était de montrer une pièce dont chaque élément de décors et d'audio serait choisi par des femmes qui adorent la musique et l'audio. 8 femmes ont composé le groupe. La salle des Audiofilles s'est démarquée par son ambiance Lounge, ses performances d'artistes en direct et son chaleureux accueil. J'ai adoré l'événement et j'ai voulu en savoir plus sur son organisation.

 À Montréal, l'événement existe depuis 1988 et s'appelait alors le ''Salon du Son et de l'Image''. En 2006, Michel Plante, qui siégeait au conseil d'administration du salon l'a racheté à son ancienne propriétaire. En 2007, Sarah Tremblay s'est jointe à l'équipe. En 2014, le salon a été vendu au ''Chester Group'', mais Sarah Tremblay est restée dans l'organisation en 2014 et 2015.

En 2016, à 2 semaines de l'ouverture prévue du salon, le ''Chester Group'' décide d'annuler l'événement purement et simplement. C'est la consternation dans le milieu de l'audio. Heureusement,  Sarah Tremblay, Michel Plante, et quelques membres de l'industrie de l'audio ont créé in extremis un organisme à but non lucratif, le ''Salon Audio de Montréal'', sauvant ainsi l'événement. Alors que les anciens propriétaires n'avaient signé qu'une quinzaine d'exposants, Sarah Tremblay, présidente du salon, a réussi en moins de 2 semaines à en faire signer 65.
Michel Plante et Sarah Tremblay

Michel Plante m'a rapporté que la ''communauté'' audio du Québec a eu tellement peur de perdre son salon qu'ils se sont rendu compte qu'il fallait le soutenir et que les gens ont été d'une générosité incroyable. L'événement a par ailleurs attiré une grande foule et nombreux sont ceux qui ont signalé aux organisateurs à quel point le salon faisait partie de leur vie, que c'était important, qu'ils étaient heureux. Les organisateurs se sont sentis engagés envers toutes ces personnes, tous ces témoignages. Ils se sont dit, ok, on va continuer. Ils ont aussi la chance d'avoir une très belle équipe qui les entourent. Le salon c'est l'occasion de créer une rencontre autour de l'audio.

En 2017, Michel quitte son poste chez Plurison pour se concentrer entièrement au salon et en créer un à Toronto avec Sarah Tremblay et Benjamen Scarcell, dont la première édition aura lieu en octobre.

Le ''Toronto Audio Fest'' aura lieu du 19 au 21 octobre 2018 :

http://torontoaudiofest.org/

Le prochain ''Salon Audio de Montréal'' aura lieu du 22 au 24 mars 2019.

https://montrealaudiofest.org/

jeudi 14 décembre 2017

Samuel Voyer, pianiste, compositeur

Photo : Frédérique Bérubé

J'ai connu Samuel il y a quelques années, à un moment où je désespérais de me trouver un professeur de piano qui correspondrait à mes besoins spécifiques et qui pourrait m'apprendre à improviser. La première chose qui m'a frappée chez lui, c'est le regard qu'il portait aux enfants, regard rempli de compassion, sa façon de regarder les couchers de soleil et d'apprécier le moment présent. Je ne connaissais pas encore son historique. 


Puis j'ai eu l'occasion de le voir jouer au Café Lézard, puis au Upstairs avec son groupe Masson Stomp. J'ai été touchée par sa façon de jouer, de pratiquement plonger musicalement dans le piano, mais surtout par son élégance, sa finesse, sa subtilité et sa sensibilité. 

Au cours des dernières années, ses expériences de vie lui ont donné une sorte de profondeur, de sérénité et d'appréciation du moment présent qui s'entend dans la musique qu'il compose. C'est une musique qui fait du bien. En l'écoutant on peut oublier nos inquiétudes et nos soucis, elle apporte une sorte d'espoir et même de sérénité, elle fait du bien à l'âme. (Enfin, c'est le cas pour moi, je vous laisse être juge.)


Samuel s'inspire de ce qu'il entend dans son environnement, de tout son qui peut apporter un silence intérieur et les intègrent dans ses compositions. Je lui ai demandé de me décrire ce qu'était la musique pour lui et voici ce qu'il m'a répondu :

''D’aussi loin que je me souviens j’ai toujours entendu de la musique à l’intérieur de moi. Lorsque je joue du piano, j’entends, je vois d’une certaine façon des sons de la nature en moi. Le piano est le médium par lequel je m’exprime, le piano c’est ma voix.''

Depuis quelque temps, il intègre des sons numériques à ses compositions qui tournent toujours autour du piano. C'est une musique qui nous transporte, qu'il faut écouter plusieurs fois car il y a quelque chose à aller chercher à chaque nouvelle écoute. Je vous invite à aller écouter son Soundcloud . C'est une musique qu'il me fait toujours plaisir d'écouter et qui me détend.

Vous pourrez voir Samuel jouer prochainement avec le groupe Masson Stomp au Katacombes le 20 décembre 2017

Ainsi qu'au  Upstairs bar & Grill  le 12 janvier 2018

mardi 25 avril 2017

Seán Dagher, capitaine musical et compositeur

Au cours de mon travail et de mes projets, il m’est arrivé de croiser des musiciens extraordinaires. C’est le cas de Seán Dagher. Seán est un personnage que l’on remarque dans une foule, non seulement par sa superbe moustache, mais aussi par sa personnalité.


Son projet du moment? Sea Songs – chansons marines, produit par La Nef. Avec 7 voix d’homme (les marins), cistre, flûte, contrebasse et percussion. Dont l’album ‘’Sea Songs & Shanties’’ sortira le 5 mai prochain sous étiquette Atma.

J’ai rencontré Seán chez lui, il m’a très sympathiquement accordé son temps.

Comment t’es venue l’idée de t’embarquer dans cet océan musical?

La compagnie montréalaise de jeu vidéo Ubisoft a produit la série de jeux : Assasin’s Creed. Pour la version 3, ils ont inclus de la musique ‘’Live’’ avec des vrais musiciens. Ils ont engagé Dave Gossage pour coordonner la musique et Dave m'a engagé pour chanter et jouer avec 3 autres chanteurs et plusieurs instrumentistes, on peut entendre ces enregistrements dans le jeu. L’action du jeu se déroule pendant la révolution américaine. Nous avons interprété des soldats américains, des soldats britanniques, des marins, on était les musiciens qui jouaient dans les tavernes, je chantais quelques chansons marines, une quinzaine. Environ. La musique de la scène avec les marins a été tellement populaire auprès des joueurs, chez les gens qui jouaient le jeu que la compagnie Ubisoft a basé la 4e édition du jeu là-dessus, l’action se passe principalement en mer avec des pirates. Le jeu s’appelle Assasin Creed IV, Black Flag. Pour ce jeu, nous avons interprété une cinquantaine de chansons marines. C’était surtout des chœurs sans instrument.

Une fois le jeu terminé, j’ai désiré créer une musique plus élaborée sur le thème des marins, avec instrumentation.  L’idée était de faire des chansons marines version concert, tout en gardant l’esprit marin. J’ai proposé le projet des chansons marines à La Nef et nous nous sommes lancés dans cette grande aventure. Le concert a été créé pour la première fois en 2014.

Comment est venue l’idée de 7 voix d’hommes?

Nous avons repris la bande de quatre joyeux lurons qui chantaient dans la musique du jeu vidéo. J’ai ajouté des instrumentistes que j’ai fait chanter aussi, ce qui fait 7.

Qu’est-ce qui t’intéresse particulièrement dans la musique des chansons marines?

Ce que j’adore dans les chansons marines, surtout celles en anglais, c’est l’aspect de chanter tous ensemble. Une personne fait un appel puis d’autres répondent. Pour chaque chanson il y a d’habitude 2 répliques qui s’alternent. C’est le même phénomène que j’adore dans les chansons à répondre québécoises. J’adore le fait qu’on peut s’asseoir en groupe et même si une seule personne qui connait la chanson, tout le monde est capable de répéter et après 2 couplets tout le monde connait le refrain. C’est ça l’histoire que je veux raconter : allons chanter ensemble!



Quel est le répertoire que tu as exploré dans l’album et le spectacle?

Les grandes périodes de l’exploration marine anglaise à partir du 16e siècle, les batailles contre les espagnols, jusqu’au début 20e siècle. Au début quand j’ai commencé à penser au projet, je voulais incorporer des éléments des chansons marines de toutes les traditions. Le répertoire musical des marins est immense, (France, Portugal, Pays-Bas,  Angleterre, Irlande, Caraïbes…) Mais il y avait tellement de chansons que j’aimais en anglais et en français que j’ai choisi de faire un concert en anglais et un concert en français (qui a été présenté en 2016).  Pour le projet, de chansons marines en anglais, nous nous sommes concentré sur le répertoire Anglais, Irlandais, Écossais, Caribéen.

Quelle a été l’inspiration spécifique pour la chanson Leave her Johnny?

C’est une chanson de travail, ils appellent ça une "Capstan Shanty", (Le mot français est "cabestan") c’est une chanson que l’on chante pour se donner aux marins un même rythme pour faire un travail rythmique sur le bateau, tel que monter l’ancre. Au cours de mes recherches sur cette chanson en particulier j’ai trouvé environ 50 couplets différents qu’il était possible de chanter j’en ai choisi 4 et j’ai importé un couplet d’une autre chanson pour faire ma version de la chanson.



Mentionnons également que la chanson ‘’Leave her Johnny’’, (qui est d’ailleurs la première chanson du disque qui sort le 5 mai) a remporté le prix Opus ‘’Création de l’année’’ pour l’édition 2014-2015.
Dans cet élan, le spectacle Sea Songs – chansons marines sera en tournée prochainement. Suivrez-vous le capitaine Seán dans son périple? Moi, j’embarque!

Les interprètes :
Capitaine : Seán Dagher, voix, cistre Matelots : Nils Brown, voix; Michiel Schrey, voix; Clayton Kennedy, voix; David Gossage, flûte, voix; Nel : son Carter, violon, percussion, voix; Andrew Horton, contrebasse, voix 
Production : La Nef

La tournée
11 mai - Repentigny
30 juillet 11h - Chambly
30 juillet 16h - Zone Musique - Apéro Classique, Place d'Armes, Montréal
17 septembre - Montréal Ouest
13 octobre - Pointe Claire
5 décembre - MDC Côte-des-Neiges
23 février - Dorval
5 avril - MDC Ahuntsic
6 avril - Pierrefonds
27 avril - MDC Rivière-des-Prairies


Le cd du spectacle sortira le 5 mai chez Atma classique, le lien pour l’acheter sera disponible sur ce site dès sa sortie.

lundi 21 septembre 2015

Dan Livingstone, guitariste, joueur de dobro

J'ai découvert le dobro il y a quelques années, sur un disque bluegrass de Alison Krauss. J'ai adoré la sonorité de cet instrument et j'étais très curieuse d'en savoir plus à son propos.  Dans mon parcours professionnel, j'ai eu la chance de rencontrer Dan Livingstone, un musicien qui justement en joue. Dan "Doc" Livingstone prépare en ce moment son prochain album qui devrait sortir en février 2016. Je l'ai rencontré dans un café de Montréal.

Crédit photo: Laurie Guillemette
Dan: Je suis auteur compositeur interprète et folkloriste. Je suis axé sur le répertoire traditionnel du sud des États-Unis, surtout le vieux blues des années 20-40. Je joue beaucoup du style à l'ancienne surtout la vieille approche country blues. Quand on fait de la musique traditionnelle, il faut respecter les traditions, mais aussi assumer la musique, l'orienter à sa propre façon. La démarche de composition peut être très différente d'une pièce à l'autre.

On entend rarement du blues en français, as-tu une opinion à ce sujet?

Le blues a été conçu en anglais. Les schémas rythmiques et esthétiques font en sorte que c'est très difficile, voire impossible de faire du blues en français. Quand on écrit en alexandrins, il y a un décalage au niveau des syllabes en français et en anglais. En français, on accentue la dernière syllabe alors qu'en anglais, c'est la première. Ça donne toutes sortes d'enjeux esthétiques à gérer. Il est cependant possible d'y arriver en passant par la porte arrière, par la musique africaine du Mali et du Sénégal. Aux États-Unis, les esclaves venaient de l'ouest de l'Afrique, alors il y a un pont à faire...

Souvent dans la musique américaine il y a des références à la cuisine…

La cuisine et le sexe... Ça revient tout le temps, c'est un assez spécifique au genre. Il n'y a pas beaucoup de traditions qui soulignent tellement la bouffe. Je crois que c'est aussi l'industrie du disque qui a fait ça, pour éviter de parler de sujets grivois. Il y a beaucoup de chanson à double sens. Au lieu de parler en langage cru, on utilise des métaphores de nourriture pour parler d'autre chose. Par exemple sur l'album "Dan Livingstone and the Griffintown Jug Addict" la chanson "I like my Chicken frying size", peut être prise à toute sorte de niveaux.


Parle-moi du Dobro.

Le Dobro est une guitare à laquelle on a ajouté un gros résonateur. C'est un instrument qui date des années 20, qui fait partie des traditions country blues et bluegrass aux États-Unis. Certaines des techniques pour en jouer, dont le "Slide", datent du début du XXe siècle.

L'histoire de la guitare "Slide" a commencé quand les américains ont pris possession d'Hawaï. Ils ont fait venir des rancheros mexicains qui y ont amenés leur musique. Celle-ci s'est mélangée avec les cultures traditionnelles, ça a donné le "Slide". C'est à dire un instrument à corde que l'on joue à l'aide d'un tube "Bottleneck", normalement en métal (mais à l'origine un goulot de bouteille!).
Le son hawaïen "Slide" est alors devenu très populaire aux États-Unis,  et s'est transmis au bluesman. Jusqu'aux années 20 les guitares étaient très peu puissantes. Elles étaient beaucoup plus petites que celles qu'on connaît aujourd'hui. C'étaient des guitares dites de parloir "Parlor Guitars". Leur caisse de résonance était la moitié de la taille de la plupart des guitares modernes. Dans les années 20, le dobro a donc été inventé, ainsi que d'autres guitares conçues pour le volume comme la guitare manouche et la guitare à 12 cordes. J'ai mon propre dobro depuis 20 ans.


Parle-nous de tes groupes.

Il y a "Dan Livingstone and the Griffintown Jug Addict" avec Dominic Desjardins (banjo et voix), Mathieu Roberge (contrebasse, contrebassine et voix), Gabriel Lemieux-Maillé (percussions et planche à laver).

"Dan Livingstone & Wrong Nail" avec Stéphane Tellier (guitare et voix).

"Dan Livingstone & Guitares Nomades" avec Alexandre Éthier (guitare classique) et Stéphane Tellier (guitare manouche).

Est-ce que tu peux nous parler de tes projets du moment?

J'ai plein de nouvelles pièces. Je prépare un nouvel album. Il y aura beaucoup de solos, il y aura peut-être même un chanteur invité. Ce nouvel album sortira d'ici février.

En plus je vais passer neuf mois de l'année sur la route. Je m'en vais à la Baie James, au Lac-St-jean, au Saguenay, un peu partout. En octobre je m'en vais à Yellowknife et à Whitehorse. En novembre je vais au Portugal et en France.




Je vous invite à suivre Dan Livingstone à partir de sa page Facebook ainsi que son site web.

Voici ses prochains concerts:

dimanche 23 août 2015

Ce qu'il faut savoir pour acheter des disques vinyles usagés

"Des vinyles? J'en avais des centaines, j'écoutais tous les jours! Je m'en suis tout débarrassé pour m'acheter des CD." Mais tu écoutes encore de la musique tous les jours? "Bien sûr que non! Qui a le temps?"
Vous avez déjà entendus ça?  (Soupir!) Passons…


Bon, vous voulez vous partir une collection de vinyles? On commence par quoi? Qu'est-ce qu'il faut savoir? Malgré le nombre grandissant de vinyles neufs sur le marché,  les vinyles usagés constituent encore aujourd'hui la grande majorité des disques disponibles. Aussi la montée fulgurante de la popularité des disques vinyles des dernières années s'est accompagnée d'une flambée des prix. 

Quitte à dépenser de l'argent, autant savoir ce qu'on achète!

D'abord dissipons une fausse rumeur: Non, les bruits de "scritch scratch" sur les vinyles ne sont ni agréables ni recherchés et ne sont pas forcément un mal nécessaire.

Il faut savoir que l'état du vinyle aura une incidence directe sur la qualité du son de celui-ci et ainsi que du plaisir que vous tirerez de votre écoute. C'est pour ça que c'est important d'évaluer correctement l'état du vinyle au moment de l'achat.

D'abord, où acheter?

 

Disquaires indépendants 

 

Le meilleur endroit où acheter des vinyles. Chez un bon disquaire, les disques seront classés par catégorie et par artiste. Les nouveautés seront mises dans des étals identifiés, les prix seront clairement affichés. De plus vous trouverez souvent une note sur l'état du disque (voir plus bas). La plupart du temps, vous pourrez écoutez les disques avant l'achat sur une table tournante mise à la disposition des clients. Il est important d'établir une relation de confiance avec votre disquaire, celui-ci pourra vous conseiller sur l'achat de disques en fonction de vos goûts personnels. Votre disquaire étant un professionnel, vous saurez que le prix des disques sera relié à l'état et à la rareté de ceux-ci. Vérifiez la politique de retour en cas de disque défectueux ou trop bruyant.

Librairies de livres usagés 

 

Dans les librairies les disques sont souvent en vrac, non classés, il faut chercher.  Les propriétaires sont souvent moins connaissant et il sera plus difficile d'obtenir des conseils. À ne pas négliger quand même, on peut y dénicher des aubaines, mais il faut vraiment examiner les disques.

Marché aux puces, brocantes

Attention, ils ont  parfois tendance à surenchérir les prix et la qualité n'est souvent pas au rendez-vous. Certains vendeurs font les prix à la tête du client, n'hésitez pas à marchander. J'y ai vu des disques tout égratignés à 40$ alors qu'ils étaient bons pour la poubelle et mis en plein soleil en plus! On ne sait jamais, fouillez quand même dans leurs boîtes.

En ligne 

On y retrouve peut-être la plus grande sélection et depuis le confort de votre maison. Mais vous n'y trouverez jamais l'expérience de parcourir les disques un par un comme dans un magasin. L'état du disque devrait être identifié selon la nomenclature décrite plus bas. Sinon, il est plus difficile d'évaluer l'état ou de retourner un disque en cas de problème. Attention au coût de a livraison et à la protection du disque. Il serait bien malheureux de recevoir un disque cassé durant le transport.

Nomenclature d'évaluation standard

 

Vous retrouverez souvent la nomenclature suivante sur les sites web vendant des disques ainsi que chez les disquaires. La pochette et le disque sont souvent évalués indépendamment l'un de l'autre.

NM: "Near Mint", très proche de l'état neuf

Combien d'albums reconnaissez-vous?
VG+: "Very Good plus" assez bien, mais on voit des traces d'usures et il peut y avoir quelques craquements résiduels. Pour ma part, c'est le niveau minimum de qualité nécessaire pour l'achat d'un disque.

VG: "Very Good" Le disque ne va pas sauter, mais il y aura du bruit de fond. À éviter, sauf si vous voulez absolument l'avoir dans votre collection.

B "Bad" disque rayé, il ne faut pas acheter.

On retrouve parfois d'autres variation comme Ex "excellent, S "Sealed" et M "Mint"


S'il n'y a pas de mention de l'état tel que décrit ci-dessus, vous devrez évaluer l'état du disque et de la pochette en utilisant les conseils ci dessous. Évidemment, vous préférerez un disque avec une pochette immaculée et un vinyle exempt de toute poussière et rayure. Malheureusement, ce sera rarement le cas.

À éviter: 

 

- Odeur, taches de moisissure.
- Rayures profondes.
- Marque de dommages dus à l'eau.
- Disque gondolé, tordu.

 

Se méfier, mais peut être acceptable:

 

Les défauts suivants peuvent être acceptables si le prix du disque est en conséquence. Une écoute du disque en magasin peut être nécessaire pour s'assurer de la qualité du disque.

Remarquez l'empreinte blanche du
 disque ("Ring Wear")
- Empreinte blanche du disque sur la pochette ("Ring Wear"). Ceci indique que le disque a été longtemps empilé.
- Pochette déchirée ou Coins écornées.
- Quelques faibles rayures.
- Poussière sur le disque. Elle peut être nettoyée, mais attention, elle peut masquer des rayures.
- Absence de pochette intérieure.

Vous développerez vite vos propres critères.

Fouiller dans les disques est un plaisir en soi. Demandez conseil à votre disquaire, il est là pour ça, amusez vous et courrez à la maison pour écouter vos nouveaux trésors.

Bonne écoute!

À venir:
Comment nettoyer vos vinyles, matériel nécessaire, entretien minium, protection des vinyles et des pochettes, achat d'une table tournante.